samedi 25 janvier 2014

Soirée remerciement

Le 24 janvier 2014 avait lieu la soirée remerciement pour clore en beauté cette extraordinaire aventure que fut l'Illimani. Animé avec brio par Patrick T., la magnifique plaque commémorative a été dévoilée.

Également, le montage vidéo réalisé par Nancy fut présenté en grande première. Le film est disponible sous l'onglet Montages Vidéos. Bon visionnement!


À toutes les personnes impliquées de près ou de loin dans ce projet et au nom de tous les enfants 0-5 ans aidés grâce à vos dons par la fondation,
Merci!

lundi 2 septembre 2013

Retour vers La Paz

Journal de bord: le 27 août 2013.

Voici comment nous somme revenus à la Paz!


Dès le lendemain, nous nous dirigeons vers La Paz, déjà... Tout le long du trajet (pour neuf heures de transport quasi dans le silence accompagné de la musique bolivienne traditionnelle), nous l’apercevons : l’Illimani qui nous observe. Nous avons tout de même tous un pincement au coeur, de n’avoir même pas pu l’approcher, cette mythique montagne... D’ailleurs, nous croyons que c’est toujours la montagne qui choisit qui la monte et quand; nous n’étions pas dû...

De retour à la Paz, l’horaire est tout de même chargé : visite de l’hôpital pour enfants où nous remettons notre 10 000 US$; Nancy, Patrick T et Jean-Philippe participent à une émission de télé bolivienne sur l’alpinisme; rencontre avec les journalistes du journal La Razon.

On se paye un bon resto et comme nous sommes totalement acclimatés à l’altitude, nous vidons les réserves de vin et de cognac du restaurant! Disons qu’on le mérite quand même.

Nous terminons en beauté lors d’une réception grandiose avec Mme Elba Morato de Tejerina.



L’évacuation d’urgence

Journal de bord: le 26 août 2013.

Lorsque le temps s’est éclairci le dimanche, on a pu constater l’énorme quantité de neige sur les montagnes nous entourant. Un décor splendide mais à la fois intimidant. C’est décidé, nous tentons notre chance pour sortir de « notre trou » ! Malgré notre volonté, un jeep ne pourra sortir du campement. Le plan est donc de marcher avec tout notre bagage et surtout se préparer à toute éventualité, même celle de devoir dormir à la belle étoile. Nous avons l’essentiel, soit des vêtements chauds et notre sac de couchage. Notre gros sac sera déposé dans l’autre jeep au bout du chemin impraticable. Nous laissons donc notre matériel technique, les tentes et le sac de Jonas (désolé) dans le jeep en quarantaine.






Une fois au bout, nous prenons notre photo avec la bannière du sommet des tout-petits, la larme à l’oeil. Ce n’est pas à cet endroit que nous avions prévu le faire...


Nous mangeons un petit sandwich et les boliviens font une montagne de bagage sur le toit et partons à l’aventure. Nous sommes 14 passagers alors certains doivent marcher (Patrick T et R, Nancy et Annie-Claude), Jean-Philippe Xavier et les trois autres boliviens les accompagnent. Pour les autres, c’est le jeep et la pelle pour déblayer la route.

















La route est intensément dangereuse. La neige accumulée est phénoménale et le précipice très près de la dite route. Tous mettent la main à la pâte, François a même failli faire de l’hyperventilation à forcer sur le jeep en altitude où il manque d’air. Il n’y a que les photos pour décrire cet intense trajet où nous ne savions pas si nous y arriverions. Ce fut beaucoup d’effort et de stress, mais une fois le pire passé, nous sommes tous dans le jeep souriants, n’en revenant pas d’avoir réussi notre évacuation...


Nous nous retrouvons dans un petit bled nommé Vialoco. Il n’y a qu’une pièce sans toilette pour toute notre équipée. Jean-Philippe s’excuse que ce ne soit pas dans les standards des Karavaniers. Peu importe, nous sommes contents d’être sain et sauf.


D'un défi d'ascension à un défi d'évacuation

Journal de bord: 24 et 25 août 2013.

À 4 heures du matin, nous sommes pratiquement tous prêts à partir pour attaquer l’Atoroma. Or, Jean-Philippe revient nous mentionner qu’il repassera vers 6h30. L’ascension de l’Atoroma est remise en question car la neige ne cessant de tomber, les risques d’avalanches sont trop élevés pour s’aventurer en montagne.

Dès 6h30, le verdict tombe. La neige ne cesse pas et la route est maintenant impraticable pour sortir du camp de base où nous nous trouvons. Même les chauffeurs boliviens indiquent que cela serait trop dangereux de tenter d’y sortir pour le moment. Or, un jeep a réussi à passer le col, mais s’y retrouve actuellement pris. Xavier notre guide bolivien nous mentionne que nous avons eu du temps exceptionnellement beau pour les treks des jours précédents, mais que nous connaissons présentement la plus importante tempête de l’année, selon lui.

Résultat, nous sommes en quelque sorte prisonniers au camp de base pour au moins 2 jours, sans rien y avoir à faire. Le moral est un peu bas, mais nous sommes tous conscients que notre sécurité doit primer sur notre puissant désir d’atteindre notre sommet.


Les vents sont puissants et nous devons pour les deux prochains jours se concentrer à d’abord conserver notre intégrité physique : bien se nourrir, boire beaucoup d’eau car nous sommes immobilisé à 5 000 mètres, se réchauffer et garder un maximum de positivisme. Jean-Philippe nous suggère de prendre l’air, marcher un peu même si c’est difficile. Il nous rassure en disant qu’il fut déjà isolé pendant 17 jours dans sa tente à -30°C. Merci, c’est rassurant, au moins il sait de quoi il parle, mais aussi probablement ce qui s’en vient…


Durant deux jours, nous avons eu froid, mais avons su garder le moral du mieux qu’on pouvait en se créant de petites activités dans ces lieux isolés en pleine tempête (faire des bonhomme de neige, on s’est raconter nos vies, parler à nos toutous, surtout Patrick Roy à sa petite girafe, boire du thé, les cuisiniers nous ont même fait un gros sac de pop corn et nous avons pensez faire un collier avec le kit de couture à Nancy, etc).

















Les trois boliviens pris avec nous on été d’un support inestimable. Ceux-ci se sont assurer que nous ayons toujours de l’eau, ont préparé nos repas et se sont assurer que nous ayons juste nous même à se préoccuper.

Il a neigé sans arrêt durant 36 heures. Cette expérience fut selon certain plus difficile qu’une ascension. Les journées sont longues, et la neige ne cessant pas, le verdict est finalement tombé : l’ascension de l’Illimani est maintenant devenue impensable. Nous devons tous à notre façon en faire notre deuil et se motiver à trouver un moyen de sortir d’ici. D’ailleurs, les boliviens nous informe du manque de gaz pour préparer la nourriture. Nous faisons le décompte de nos noix et powerbar... Nous devons sortir d’ici, et au plus vite...


La tempête transforme donc le défi d’ascension à un défi d’évacuation.


De Vaqueria nous attaquons un 5 000 mètres

Journal de bord: 23 août 2013.

Nous quittons le campement vers notre prochain objectif visible de notre point de départ : une aiguille à la forme très révélatrice. Que va-t-il nous arriver de spécial aujourd’hui...


La montée est très difficile, nous manquons d’air et les pauses se font rares. Boire de l’eau, se moucher ou aller aux toilettes demande maintenant un grand effort. Même Nancy ne prend aucune photo durant la montée.


Nous sommes fiers d’arriver au col à 5 000 mètres et les jujubes sont bons. Par contre, il fait froid et on tente de se réchauffer sous la roche pour se protéger du vent.


En plus, le ciel s’assombrit et Jean-Philippe nous demande de se dépêcher à commencer la descente. Nous ne prenons même pas le temps de dîner, les premiers flocons se matérialisent.

Rapidement, le sol est couvert de neige et le sentier est de moins en moins visible; les roches deviennent glissantes. Nous devons être vigilants. Un deuxième col de 5 000 mètres nous attend; nous redoublons de prudence.

Nous arrivons enfin à notre point de départ d’il y a 5 jours. Deux Jeeps nous attendent ainsi que l’ensemble de l’équipe qui nous a accompagné. Nous faisons la remise des pourboires à la méthode bolivienne et quittons en Jeep vers le camp de base de l’Atoroma, campement Mina Malla Chuma, dont l’ascension à 5 550 mètres est prévue pour le lendemain.

Dès notre arrivée, des vents violents nous compliquent la vie pour l’installation du campement. Après quelques moments d’observation, Jean-Philippe décide que c’en est assez pour les photos et demande formellement à un grimpeur de venir l’aider à tenir les toiles qui volent au vent. Ce n’est pas facile, la neige se met aussi de la partie. Nous nous préparons à un levé très tôt vers 4h00 pour se préparer à notre ascension.

De Alisuni à Vaqueria

Journal de bord: 22 août 2013.

On marche à flan de montagne, la vue est spectaculaire. On voit clairement de très loin notre trajet. Certains apprécient la vue du côté de la montagne évitant ainsi de regarder le dénivelé très escarpé. Les porteurs nous impressionnent, ils grimpent et dévalent les montagnes à tout allure avec une petite radio à la main. Un grand merci à ces forces de la nature pour leur courage et leur aide. 
 
On aurait pu prendre des centaines de photos toutes différentes tellement le décor était changeant et varié. Lacs, falaises, champs, chutes, WOW! Merci aussi à Jonas, on a séparé tes vivres essentiels : lingette humide et barre tendre! Et pour ne pas se chicaner, on donne les jujubes aux porteurs.




On voit au loin un mur de roches ressemblant à El Capitan. Nos guides examinent de loin le passage que nous devrons emprunter, étant bien inconscient de ce qui nous attend. Ils nous donnent peu de détails disant seulement que ce sera aérien.


Une fois sur place, nous n’avons pas besoin d’explication pour comprendre. Il s’agit d’un sentier d’environ un mètre de large avec un dénivelé verticale d’environ 600 mètres. Il y a même une croix indiquant la mort d’un marcheur, un guide bolivien. Super rassurant… Vous comprendrez que nous n’avons aucune photo, chacun se concentrant sur ses pas de façon très sérieuse et silencieuse.




 
Quarante minutes plus tard, on entent un gros «Tab#/$%?&! j’ai pas fais Katahdin, mais j’ai fait ce sentier de malade…» Ouf, c’est dernière nous.


On se rend à notre campement dans des paysages encore une fois extraordinaires. Henri prend le temps de décorer son campement avec un beau crâne de bœuf devant sa tente et nous fait même payer les douanes pour l’accès à la rivière près de sa tente un peu à l’écart. Après quelques jours sans se laver, Henri est d’ailleurs le seul qui a encore l’air propre!


dimanche 1 septembre 2013

La jungle, une journée avec du piquant

Journal de bord: le 21 août 2013 


Nous avons respecté l’éthique des Karavaniers qui suggèrent de ne pas laisser de traces malgré le désir de François à faire un feu de camp.


Nous nous réchauffons plutôt autour d’un thé;


Comme à l’habitude le trek commence en douceur et peu à peu nous entrons dans la végétation de plus en plus riche et verdoyante. On prend des photos de fleurs pour Sylvie.


Un arrêt apprécié de tous dans un village de 40 habitants où l’on enlève nos bottes... haaaa!


Deux jeunes enfants curieux de nous voir s’approchent et on ne peut résister à la tentation de partager notre lunch.

On reprend le trek en flanc de montagne. On monte et redescend les sillons. Le guide sait où l’on va, mais ne sait pas comment s’y rendre, il a perdu le sentier et ne le retrouve plus. Ce qui engendre des situations rocambolesques. On tentent de redescendre mais cela nous prend beaucoup plus de temps que prévu, ce qui en inquiète certains. D’autre comme Henri trippe comme un petit garçon et se croit directement projeté dans l’émission surviver. On se prend dans les fameux arbustes never leave me, cette plante au mille piquant pas très agréable. Même notre super guide Jean-Philippe n’est plus capable d’en sortir seul. Il perd sa calotte et la moitié de ses cheveux. Il commence à trouver qu’il arrive toujours quelque chose à notre groupe d’imprévu et croyez-nous il n’a encore rien vu!


On descend en écartant les branches épineuses et Patrick T. se concentre pour que ses genoux ne fasse pas de torsion. Merci à Manon pour son attelle bien utile.

On arrive enfin dans la pleine où une dizaine de taureaux nous attendent. Pas de chance, les filles ont toutes des chandails rouges et hésite à traverser. Tout se passe bien, personne ne fut attaqué.


La marche se poursuit et on croise un pont suspendu douteux. Jean-Philippe nous donne deux choix. Enlever les bottes et traverser la rivière avec plusieurs remous ou traverser le pont à pied où les planche pourries tombent. On doit donc tenter de s’appuyer sur les fils métalliques latéraux du pont. C’est l’option gagnante, aucun blessé!

Longue montée épuisante pour arriver au campement « Alisuni », une ancienne ferme de la région. Les porteurs n’y sont pas, on craint qu’ils se soient perdus eux aussi. Le problème est qu’il reste 15 minutes de soleil et qu’ensuite il fait vraiment froid. Personne n’a sa doudoune ni son linge chaud. Bon… plus de soleil. On commence à faire le décompte de nos trucs de survie… Comme par hasard, Jean-Philippe moins souriant qu’à l’habitude nous dit très calmement : « Bon ben… Tout le monde, on va ramasser des branches… et Nancy? As-tu ton briquet? » Tient tient, on dirait que l’éthique des Karavaniers n’a plus vraiment d’importance… O$%/ qui fait frette. On la trouve un peu moins drôle, sauf Henri bucheron dans l’âme qui arrache littéralement la plus grosse souche du coin.



Finalement, nous sommes si contents de voir arriver quelques porteurs. Mauvaise nouvelle, notre cuisinier Gustavo est tombé avec une lourde charge sur le trajet et ne pourra continuer de porter sa charge. Nous avons déjà 4 porteurs en moins ce qui oblige enfin Jean-Philippe et Xavier, nos guides, a commencé à travailler un peu! Ils vont donc assumer le transport des charges nécessaires pour nous.


Merci!