lundi 2 septembre 2013

D'un défi d'ascension à un défi d'évacuation

Journal de bord: 24 et 25 août 2013.

À 4 heures du matin, nous sommes pratiquement tous prêts à partir pour attaquer l’Atoroma. Or, Jean-Philippe revient nous mentionner qu’il repassera vers 6h30. L’ascension de l’Atoroma est remise en question car la neige ne cessant de tomber, les risques d’avalanches sont trop élevés pour s’aventurer en montagne.

Dès 6h30, le verdict tombe. La neige ne cesse pas et la route est maintenant impraticable pour sortir du camp de base où nous nous trouvons. Même les chauffeurs boliviens indiquent que cela serait trop dangereux de tenter d’y sortir pour le moment. Or, un jeep a réussi à passer le col, mais s’y retrouve actuellement pris. Xavier notre guide bolivien nous mentionne que nous avons eu du temps exceptionnellement beau pour les treks des jours précédents, mais que nous connaissons présentement la plus importante tempête de l’année, selon lui.

Résultat, nous sommes en quelque sorte prisonniers au camp de base pour au moins 2 jours, sans rien y avoir à faire. Le moral est un peu bas, mais nous sommes tous conscients que notre sécurité doit primer sur notre puissant désir d’atteindre notre sommet.


Les vents sont puissants et nous devons pour les deux prochains jours se concentrer à d’abord conserver notre intégrité physique : bien se nourrir, boire beaucoup d’eau car nous sommes immobilisé à 5 000 mètres, se réchauffer et garder un maximum de positivisme. Jean-Philippe nous suggère de prendre l’air, marcher un peu même si c’est difficile. Il nous rassure en disant qu’il fut déjà isolé pendant 17 jours dans sa tente à -30°C. Merci, c’est rassurant, au moins il sait de quoi il parle, mais aussi probablement ce qui s’en vient…


Durant deux jours, nous avons eu froid, mais avons su garder le moral du mieux qu’on pouvait en se créant de petites activités dans ces lieux isolés en pleine tempête (faire des bonhomme de neige, on s’est raconter nos vies, parler à nos toutous, surtout Patrick Roy à sa petite girafe, boire du thé, les cuisiniers nous ont même fait un gros sac de pop corn et nous avons pensez faire un collier avec le kit de couture à Nancy, etc).

















Les trois boliviens pris avec nous on été d’un support inestimable. Ceux-ci se sont assurer que nous ayons toujours de l’eau, ont préparé nos repas et se sont assurer que nous ayons juste nous même à se préoccuper.

Il a neigé sans arrêt durant 36 heures. Cette expérience fut selon certain plus difficile qu’une ascension. Les journées sont longues, et la neige ne cessant pas, le verdict est finalement tombé : l’ascension de l’Illimani est maintenant devenue impensable. Nous devons tous à notre façon en faire notre deuil et se motiver à trouver un moyen de sortir d’ici. D’ailleurs, les boliviens nous informe du manque de gaz pour préparer la nourriture. Nous faisons le décompte de nos noix et powerbar... Nous devons sortir d’ici, et au plus vite...


La tempête transforme donc le défi d’ascension à un défi d’évacuation.


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